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Réflexions sur l'évaluation

Réflexions sur l'évaluation
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Réflexions sur l'évaluation
8 avril 2006

A propos de la "constante macabre"

constante_macabre1Je viens de lire l’ouvrage d’André Antibi « la constante macabre ». L’auteur y expose la constatation suivante : quel que soit le niveau réel de la classe, les enseignants se sentent, plus ou moins consciemment, obligés d’étaler leurs notes de façon «convenable», c’est-à-dire en respectant une courbe de Gauss centrée autour de 10/20. Ainsi, même dans la meilleure classe du meilleur établissement, il y aura toujours une proportion non négligeable d’élèves qui recevront une mauvaise note, non pas parce que leur performance est mauvaise, mais parce qu’elle est inférieure à celle des autres élèves de la classe. C’est cette proportion que l’auteur appelle la « constante macabre ». Cette pratique contribue à décourager et à démotiver des élèves de niveau pourtant très correct. L’auteur admet qu’il est difficile de lutter contre cette tendance car la sélection fait partie du rôle de l’enseignant mais il insiste sur le fait que ce rôle est secondaire par rapport à sa mission principale : «apporter le plus possible de connaissances au plus possible de personnes ».

Cette lecture m’a donné à réfléchir car j’étais persuadée d’échapper à cette dérive : j’utilise volontiers toute l’étendue de l’échelle de notation (pour l’instant les notes que j’ai attribuées s’étalent entre 2/20 et 20/20) et ma moyenne générale est souvent assez élevée (de l’ordre de 12 ou 13/20). Et pourtant ... En y réfléchissant bien, moi non plus je ne peux pas m’empêcher d’ajuster mon barème de façon à remonter des notes trop basses ou à rendre plus « raisonnables » des notes trop élevées.

J’ai alors réfléchi aux moyens de lutter contre cette tendance et j’en suis arrivée à la conclusion suivante : si je me sens obligée d’ajuster mon barème, c’est que je n’ai pas confiance dans la justesse de mon évaluation. En effet, il m’arrive souvent de rédiger les sujets de devoirs dans l’urgence.

J’ai donc pris la résolution suivante : apporter beaucoup de soin et de rigueur à l’élaboration de mes sujets d’évaluation, en définissant de façon précise les critères de réussite attendus. Puis ensuite, rester fidèle à ces critères lors de la correction :
- si les notes sont élevées : m’en réjouir plutôt que de m’en inquiéter,
- si les notes sont basses : organiser une remédiation suivie d’un contrôle de rattrapage plutôt que de trafiquer le barème.

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24 mars 2006

Du bon usage du rattrapage

L’évaluation sommative (celle qui consiste à attribuer une note en fin de parcours aux étudiants afin de les classer) présente plusieurs inconvénients. En particulier, en cas d’échec, rien n’incite l’étudiant à retourner travailler les notions mal maîtrisées. Bien au contraire, s’il souhaite présenter une bonne moyenne à la fin de l’année il a tout intérêt à se concentrer sur les chapitres et les matières à venir pour sauver l’ensemble.

Une solution pour y remédier : proposer un contrôle de rattrapage. L’inconvénient ? Le surcroit de travail et le risque d’inciter à la paresse dans la mesure où un premier échec est sans conséquences.

La solution que j’ai trouvée est la suivante : je ne propose la possibilité d’un contrôle de rattrapage qu’aux étudiants dont la note est vraiment basse et je plafonne la possibilité d’améliorer la note. Par exemple, si je n’autorise que les étudiants ayant moins de 9 à présenter le rattrapage, je plafonne également à 9 la possibilité d’améliorer la note :

Note initiale

Note rattrapage

Moyenne

Note finale

7

9

8

8

7

11

9

9

7

13

10

9 (plafonné)

Cette organisation permet de ne pas pénaliser les étudiants ayant eu plus de 9 et qui ne peuvent pas améliorer leur note, et incite également tous les élèves à réussir du premier coup.

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